Édité le 6 mai 2021 par les Éditions Gallimard, Le pays des autres est le premier tome en comprenant trois de la série du même nom de Leila SLIMANI. Il comprend 366 pages dont une dédicace, une citation et des remerciements.

RÉSUMÉ
1947, Mulhouse est libérée par les forces alliées composées entre autres de soldats venues des colonies françaises : algériens et marocains. C’est la rencontre entre Mathilde, une jeune alsacienne de 18 ans, et d’un soldat français d’origine Amine de huit ans son aîné. Eux d’eux tombent amoureux et décident contre l’avis familial de se marier.
D’originaire de Meknes, Amine lui apprend qui l’a fait le souhait de poursuivre le travail de son père décédé depuis peu et de faire ce que lui-même souhaité : que toute sa famille habite et vive de la terre familiale qui l’a acquis. Dès lors, l’amoureuse et impétueuse Mathilde a décidé de le suivre et de prendre le bateau en direction du Maroc.
Donc la jeune européenne part à la découverte d’un nouveau pays, d’une nouvelle religion, d’une civilisation patriarcale. D’abord hébergé chez sa mère Mouilala qu’elle considère qu’une personne instruite est astreinte de tous travaux ménagers. Mais ce fut une tout autre histoire quand elle et Amine emménage sur la terre familiale. Surtout, elle va constater qu’un mariage multiracial est très dur à vivre vis-à-vis de la communauté des colons et des indépendantistes. Ensuite, que le « Amine » qu’elle a connu en Alsace n’est pas le même dans son pays d’origine. Dès lors, son tempérament fougueux va lui permettre de résister quelque peu…

APPRÉCIATIONS PERSONNELLES
Avec comme titre Le pays des autres, je m’attendais à vivre un autre sujet, notamment la vie des émigrés en France en début des années 1960, mais pas la vie d’une jeune alsacienne dans un pays occidental. Déjà que ce soit une française qui s’expatrie est novateur et ce fut une réelle surprise.
En effet, l’action se déroule de 1947 à 1955 au Maroc avec en toile de fond leur indépendance. L’héritage de la ferme prend une part importante du livre où Amine veut tenir la promesse faite à son père : la faire prospérer. Néanmoins, il se heurte aux privilèges des colons à l’encontre des marocains. Ils ne comprennent pas et sont en quête de reconnaissance. Quand il a fallu défendre la mère patrie, la France, là, on a pu compter sur eux. D’ailleurs, leur insurrection commence à l’armistice de la Deuxième Guerre mondiale. Ils se disent la France s’est libérée, pourquoi pas nous.
Mais, ils sont loin de s’imaginer que les femmes aussi veulent leur émancipation afin de ne plus subir ce joug masculin. Leurs rôles se cantonnent uniquement à des tâches domestiques et elles ne doivent pas sortir de ce carcan. Bien entendu, on n’oubliera pas aussi les violences qu’elles subissent par un mari qui de surcroit croit avoir tous les droits sur elles. Pour tenter de briser cette société patriarcale, elles insistent auprès de leurs filles d’avoir une instruction scolaire exemplaire pour avoir le choix et se libérer de ce patriarcat, mais on ne le brise pas comme ça après des siècles et des siècles.
Ce livre est très bien écrit au détail près et les évènements sont très imagés. Ce livre nous tient en haleine de la première page à la dernière.
Je vous le recommande très vivement.
NOTE
4 / 5
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