FILLES FLEURS

Les herbes sèches et la végétation griffaient les ailes de la berline comme des ongles sur un tableau noir.

Sa photo criait : « Faut pas me chercher »

Les couleurs de la fin de l’automne donnaient au paysage des allures de vieux tableau de maître.

Travailler avec Styles risquait de s’avérer un problème, mais elle avait surmonté de nombreuses difficultés au cours de sa vie et il ne constituait qu’une petite ornière sur sa route.

Calme, introverti en apparence, c’était en fait une bouteille de nitroglycérine : une secousse et il explosait pour devenir une personne complètement différente.

Le pick-up chassa soudain sur le côté, percuté par un torrent qui déferlaient dans leur dos, les soulevait et les emportait comme des fétus de paille dans sa course vers le bas de la montagne.

Ils étaient devenus un missile incontrôlable lancé à pleine vitesse sur le flanc d’une montagne.

Après tout, quelle était la valeur d’un déchet dans une tonne d’ordures ?

Un champignon orange s’élèvera dans le ciel sans lune et une vague de chaleur grésillante leur lécha le dos juste avant que la force du choc ne les balaie comme des feuilles mortes dans la brise pour les projeter sur le bitume.

Il y avait quelque chose d’enthousiasmant, à ses yeux, à se trouver sur la scène d’un meurtre horrible qui venait tout juste de se produire, mais l’autopsie d’une victime s’apparentait au tri de la poubelle d’un bon restaurant.

Beth sourit, le nez dans sa tasse de café, tandis que Dawson s’ouvrait comme une fleur après une pluie printanière.

Il jetait des miettes d’information à Styles pour en obtenir de nouvelles sur l’affaire

Après que la maîtresse est indiqué qui il était aux enfants qui ouvraient les yeux comme des soucoupes, il était allé se placer à côté d’elle, au fond de la classe, et il avait regardé Beth exerceer sa magie sur le groupe de gamins.

L’air vicié par les cigarettes s’ajoutait à l’odeur de renfermé, comme une paire de pantoufles laissée au fond d’un placard pendant des années.

Le regard qu’il lui lança aurait pu faire fondre du verre.

Ses pieds produisaient un bruit de ventouse en écrasant les feuilles mortes éparpillées sur la terre molle.

Beth l’entendit avant de le voir et se figea dans une immobilité de statue.

La colère qui couvait de ses prunelles avait quelque chose d’obscur, de dangereux. Son visage dut trahir ses réflexions, car dans la seconde qui suivit, Beth secoua la tête comme un chien qui s’ébroue.

Les pales du rotor tournaient toujours et heurtaient les branches comme une débrouissailleure géante, projetant des éclats de bois dans toutes les directions.

Pas aujourd’hui, mais un jour, elle découvrirait la grosse araignée qui contrôlait la toile pédophile et l’écraserait, mais pour l’heure, elle se conduirait en agent spécial irréprochable et attendrait son heure.